Le bouc émissaire de Girard

René Girard, né à Avignon le 25 décembre 1923 ; le père de René Girard, Joseph Girard, avait une formation d'archiviste paléographe et a été conservateur du Palais des Papes ainsi que de la bibliothèque et du musée Calvet à Avignon de 1906 à 1949.

En 1947, en dépit des conseils de son ami René Char, il part comme enseignant de français avec une bourse du gouvernement pour les États-Unis, où il fera toute sa carrière.

Il est professeur de littérature comparée à l'université Stanford et à l'Université Duke (États-Unis) et il se lie et collabore avec Michel Serres. Il deviendra  membre de l'Académie française en 2005. Il est l'inventeur de la théorie mimétique qui, à partir de la découverte du caractère mimétique du désir, a jeté les bases d'une nouvelle anthropologie. Il a étudié les grands mythes fondateurs et les rites sacrificiels comme les phénomènes de persécution et de phénomènes de violences collectives.

Avec l'aide de Jean-Michel Oughourlian et de Guy Lefort, deux neuro psychiatres français, René Girard délivrera ce qui va devenir sa pensée et son oeuvre dans un livre "Des choses cachées depuis la fin du monde".

Anthropologue, historien, philosophe, il nous laisse des publications 

"La violence et le Sacré"

"Le bouc-émissaire"

Le "protocole du harcèlement moral" en privé, en entreprise, en université, ..... ce qui peut déboucher sur des actions physiques en plus de morales, graves. Il s'agit au départ d'une ou deux - trois personnes qui vont s'en prendre à une personne (en entreprise le harcèlement moral est mis en place et pousse des salarié(e)s à s'en prendre à une collègue ; exemple : Gilles le Bail, Jean Marc Borello et Rouillé Orfeuil direction générale de SOS Paris avec direction locale Keira Chaouch). Le harcèlement moral va "attirer" d'autres personnes et cela devient un harcèlement de groupe envers une personne qui n'était au départ que la cible de deux-trois personnes.

Le harcèlement moral peut se retrouver dans la vie privée surtout quand il se relie à ce que vit la personne victime de H.M. en entreprise, à l'université. Le phénomène déborde largement tous les codes de la société, devient transgressif et hors-la-loi. La personne sert de bouc-émissaire, une "logique perverse" qu'ont étudié nombre de théoriciens dont Rene Girard.

Les fondements des grandes persécutions laïques ou religieuses, d'idéologies ou de groupes d'individus, se lisent à travers les siècles comme résurgentes dont une des dernières est le harcèlement meurtrier par le nazisme envers des populations ciblées dont les juifs. Ce sont aussi des mécanismes très archaïques de l'inconscient collectif issu du "ça" freudien où la fonction surmoïque collective ne fonctionne pas. Pour Girard, il y a une fonction mimétique et un désir mimétique qui met en oeuvre une personne se ralliant à une persécution, à un  harcèlement ; les motivations conscientes ne sont pas le fondement de "cette ralliance".

Le mimétisme de Girard comme la fonction du ça" chaos incontrôlé de Freud sont l'archaïsme initial avec le besoin de victimes sacrificielles.

extrait : « Entre Dionysos et Jésus, il n'y a « pas de différence quant au martyr », autrement dit les récits de la Passion racontent le même type de drame que les mythes, c'est le « sens » qui est différent. Tandis que Dionysos approuve le lynchage de la victime unique, Jésus et les Évangiles le désapprouvent. Les mythes reposent sur une persécution unanime. Le judaïsme et le christianisme détruisent cette unanimité pour défendre les victimes injustement condamnées, pour condamner les bourreaux injustement légitimés. Cette constatation simple mais fondamentale, si incroyable que cela paraisse, personne ne l'avait faite avant Nietzsche, pas un chrétien ne l'avait faite ! Sur ce point précis, par conséquent, il faut rendre à Nietzsche l'hommage qu'il mérite. Au-delà de ce point hélas, il ne fait que délirer et Nietzsche est un malade solitaire".