misogynie et sexisme 1

 

"regards psychanalytiques"

 

  

 introduction

la misogynie est un sentiment d' hostilité de dédain qu'éprouvent certains individus à l'égard des femmes. La plupart du temps les misogynes sont des hommes mais une femme peut être aussi misogyne. C'est l'une des deux formes du sexisme. L'autre forme, opposée, est la misandrie.
on peut distinguer :
- une misogynie sociale institutionnelle qui pense la femme incapable de remplir des fonctions importantes
- une misogynie des représentations dévalorisées et donc dévalorisantes pour la femme et qui la présente dangereuse dès qu'elle revendique sa plénitude sociale et professionnelle
- une misogynie active et violente dans les couples se répercutant dans la société au niveau des relations garçon-fille et  homme-femme

postulats généraux

sur le plan psychanalytique c'est bien la peur de la femme dans l'inconscient individuel et collectif qui procède de la misogynie cliniquement pathologique et de la misogynie socialement instituée.
    • en effet la misogynie d'un homme et d'une femme résulte de sa peur de la Femme ; ce mécanisme inconscient essaye de minimiser l'importance de l'objet de sa peur (soit une fille ou une femme), de le dominer ou de le soumettre sinon de le contrôler ; la forme la plus extrême est d'annihiler sa peur pour le misogyne homme ou femme soit détruire l'objet de sa peur (une fille ou une femme)
    • toutes les formes de misogynie se retrouvent parfois dans les schémas culturels de groupes (religieux ou laïque / politiques ou non)

sur le plan psychanalytique c'est bien l'ancrage d'une problématique chez le petit enfant (fille ou garçon) qui peut conduire à devenir un/une adulte misogyne mais également le "bain environnemental misogyne sociétalement" dans lequel grandit le petit enfant (fille et garçon)
    • les troubles au niveau mental plus extrêmes d'hommes au niveau clinique liés à la misogynie sont des pathologies graves amenant des conduites dangereuses et souvent perverses
    • les troubles au niveau psychologique et mental de femmes misogynes sont des relations aux hommes de type soumission et d'acceptation de la misogynie socialement instituée (violences faites aux filles et femmes) et/ou cliniquement pathologique (viols, meurtres de filles et femmes) ; les femmes misogynes sont dans les archétypes masculins et doivent être  aidées par le biais de thérapie individuelle. La prise de conscience de sa misogynie pour une fille ou femme passe par la compréhension de sa problématique personnelle.

les origines insconcientes

le règne du fantasme et de l'ambivalence -  psychanalyste Mélanie Klein -

La mère est pour le bébé la relation première, faite d'attachements, d'enveloppes psycho-affectives et peut être vécue inconsciemment et consciemment sur des modes différents
Il y a empreinte dans l'inconscient chez le garçon de cette mère qui peut révéler des processus ultérieurs dans le chemin de la vie ; pour la fille les processus sont différents, le sexe féminin identique créant les mêmes strates
Quelle est donc la "peur" qui se crée chez le garçon vis-à-vis de sa mère ? (sachant que ce n'est pas le cas pour nombre de petits garçons où le lien avec la mère a été suffisamment "bon" pour ne pas créer ni cette "peur fondamentale" ni cette misogynie à l'âge adulte)


ancrage culturel de la misogynie 

la préhistoire au niveau mythologique détrône la Grande Déesse Originelle°°° et met en place des archétypes masculins dominants
    • elle minimise l'énergie féminine et sa capacité en la renvoyant à un rôle exclusivement maternel et nourricier
    • pour justifier la domination masculine, un début de misogynie voit le jour sous les essais par l'homme de faire croire que les déesses mythologiques sont malfaisantes ; apparaissent des dieux patriarcaux
    • °°°Marija Giumbutas "le langage de la déesse" éditions Des femmes - Antoinette Fouque ; la gylanie aurait existé (égalité totale entre les sexes) 
    • °°°Françoise Gange "avant les dieux, la mère universelle" éditions Alphée ; depuis plus de 5000 ans il y a eu saccage des déesses dans toutes les cultures non traditionnelles. L'épopée de Gilgamesh, violent et destructeur, en sera un des prémices que l'on retrouvera dans la misogynie sociétale à l'époque d'Aristote.
les cultures anciennes où la femme a sa place comme l'homme dans l'ordre de la famille, de la communauté, de la politique et de l'ordre social, de la médecine et de la fonction spirituelle se voient appliquées par les religions émergentes monothéistes un refus net de la femme
    • la femme se voit donc reléguée à un stade de position basse aidant par le fait à la domination masculine
    • la diabolisation par les religions monothéistes qui ne sont que la continuité de la destruction de la Mère Originelle est certaine : Lilith, le dragon, Kali, les méduses 
    • cette violence faite à la femme se retrouve dans les formes misogynes quand la femme est porteuse de savoir et de pouvoir ; cela représente la peur de l'homme misogyne face à son inconscient (psychanalytiquement la mère est "tout" et sur quel mode combinatoire l'homme s'est constitué mentalement et affectivement)
    • seules les femmes guerrières échappent à la misogynie en combattant pour leur liberté; femmes libres elles sont les héritières de la Déesse Originelle et assoient leur féminitude face à la domination masculine. Elles essaient la parité mais dans une position de puissance affirmée ce qui sous mon regard psychanalytique permet de comprendre que ce ne peut qu'être un stade manifesté dans une société patriarcale mais pas une fin en soi
La femme a été jusqu'au XXème siècle sous la domination de l'homme et des religions monothéistes ; elle est considérée en France au niveau du droit civil comme une mineure jusqu'en 1944
    • Benoîte Groult "le Monde - 2007" // "c'est parce que je suis née de sexe féminin que je n'ai pas eu le droit de rentrer à Polytechnique ni à l'Académie Française ; c'est parce que je suis née de sexe féminin que je ne n'ai pas eu le droit d'ouvrir un compte en banque sans l'autorisation de mon père puis de mon mari"
    • Camille Claudel - "écrit posthume" // "c'est parce que je suis née de sexe féminin et ai aimé avec passion hors des convenances, bu du vin pour oublier,  et sculpté sans relâche ; c'est parce que je suis née de sexe féminin et ai gêné ma famille bourgeoise et bien pensante que  celle-ci m'a interné à vie"

 Réveil de la Grande Déesse


La traduction de la misogynie et de toutes ses formes va au niveau psychanalytique avec les fondements de l'inconscient individuel (Freud) et collectif, l'ancrage inconscient étant plus profond et plus traumatique que l'ancrage culturel et religieux
La cure analytique est bonne pour tout homme ou femme misogyne


"les femmes qui courent avec les loups " psychanalyste Clarissa Pinkola Estès

Les cercles de femmes initiés partout dans le monde sous tous courants de pensée sont les éveils à la sagesse ancestrale de la femme et à son lien indéfectibles avec les déesses
Les femmes retrouvent la sororité et les systèmes cassés dans nos sociétés modernes des relations inter-générationnelles féminines 
Le réveil des femmes va avec l'accompagnement des garçons et des hommes à lâcher prise sur leur(s) peur(s)s de la fille / de la femme/de la mère/

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Thérapeute je réponds aux question des femmes, tout âge 
    • "dit-on "merci" quand un homme vous a fait l'amour ? - réponse - "oui, si lui aussi vous remercie d'avoir ouvert votre fleur pour lui"
    • "dois-je porter plainte parce que dérapant il m'a pris par les cheveux et jeté sur le pare brise où je me suis blessée ? j'ai peur qu'il revienne avec ses copains" - réponse - "oui en s'assurant de la protection de sa famille et ses amis, et de la protection de la police nationale"
    • "il m'insulte parce que j'ai eu une relation avec lui mais que je lui aie dit au téléphone que je ne veux pas le revoir. Est-ce que je suis une salope ?" - réponse "non - avoir un rapport sexuel n'est pas un engagement d'autant que vous lui avez dit par correction que cela n'irait pas plus loin"
    • "mon mari gagne beaucoup d'argent et moi je suis à la maison. Il ne veut rien faire quand il rentre et dit que c'est normal. Que puis-je faire ?" - réponse - "discuter sagement tous les deux sans la présence des enfants et établir une communication sur votre couple et ce que vous, vous voulez"
    • "j'aime sortir mais mon compagnon refuse que je sorte seule ou seulement quelque fois ; il est jaloux et j'ai peur de ses réactions. C'est devenu invivable. Quelle solution ?" - réponse - "il y a aussi chez vous des choix que vous avez fait, une relation dans laquelle vous vous êtes engagée ; peut-être il vous est nécessaire de comprendre pourquoi vous êtes avec ce type d'homme"
    • "j'ai envie de lui dire des choses sexuelles, de l'amener à se lâcher. Comment m'y prendre pour qu'il ne pense pas que je suis malsaine ?" - réponse - "la sexualité est normale et saine autant que la découverte de soi et de l'autre ; lui parler de cela et le rassurer ; et évitez la culpabilité qui pèse sur les désirs de la femme. Tout va bien"

Thérapeute j'observe aussi un changement de comportement et d'attitudes chez les garçons, jeunes hommes et hommes, même seniors. Des efforts masculins sont réels.
Beaucoup d'hommes ont compris les violences faites aux femmes dans le monde et s'interrogent sur eux et leurs descendants mâles. En effet l' OMS informe comme les relais médias : "la moitié des femmes mortes dans le monde le sont par des hommes proches ou qui les ont approché de façon privée" 
    • J'observe aussi des attitudes féminines allant vers le matriarcat, laissant le compagnon ou le mari tout gérer dans un comportement d'attente et de domination
    • Je rappelle que le réveil des femmes n'est pas pour créer le matriarcat à la place du patriarcat (même domination mais inverse) mais pour créer la parité (l'égalité des sexes) ; la misandrie n'est pas de mise

    NOUS avons une parfaite hypocrisie sexiste et machiste, une misogynie masculine soutenue par une misogynie féminine, qui nie et dénie la parole des femmes victimes de violences.
    Nous avons une indifférence quant à ces violences perpétrées par un homme avec des hommes souffrant de cet état patriarcal qui se rendent complices de celui qui a violenté, un grave problème de société au niveau du monde.
    Comme me le dit un jeune adulte soucieux pour sa mère victime de violences "ça va être difficile ; nous vivons dans un monde d'hommes".
    Comme me le dit une association de femmes victimes de violences sur Paris "que ce soient policiers, magistrats, psys, c'est toujours la femme qui a tort alors qu'elle porte plainte pour violences envers un homme ; il y a même des femmes pour soutenir les hommes violents"
    Les constats sont alarmants en Occident et reflètent un état d'esprit nocif et un laissez-faire. Cela rejoint la prostitution qui en France est plus importante que dans les pays voisins européens puisque la Femme mineure ou majeure est la proie d'hommes non punis et ceci en raison du laxisme général.

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